Entretien réalisé le 26 mars 2008

Lorsque Mme Cressier habitait à Besançon, elle résidait au centre-ville. Dans les années 80, elle rencontre son futur mari (d’origine kabyle), ils partent habiter à Planoise « c’était un autre monde » dit-elle, car elle venait du centre ville. Elle partit habiter au 6 avenue Ile de France ; selon elle, le 4 et le 6 IDF étaient occupés à 80% par des familles maghrébines. C’était là ses plus belles années. Ce qui est étonnant, c’est que d’origine française, Mme Cressier a absorbé toute la culture maghrébine durant ces années. D’ailleurs aujourd’hui, elle se sent plus maghrébine que française. A l’époque à Ile de France, les habitants vivaient ensemble et partageaient tout (garde d’enfants, couscous, invitation aux mariages), comme une grande famille. D’ailleurs, elle faisait garder son fils chez une famille marocaine.


Mme Cressier est nostalgique de cette époque, et il faut comprendre son parcours.

Un peu d’histoire :

En 63, lorsqu’elle a 15 ans, elle part pour la première fois en Algérie voir un ami militaire de son père, elle y passe 3 mois (au lieu de un au départ) et a du mal à quitter le pays. Puis, après avoir rencontré son mari, elle se marie en Algérie et obtient la nationalité algérienne qu’elle détient encore actuellement. Elle reste vivre en Algérie pendant 2 ans où elle travaille dans une école dans un petit village de Kabylie. Elle retourne ensuite en France après avoir baigné en Algérie pendant deux belles années.

Après les années 90, selon elle, le quartier change ; les Turcs et les gens de l’Est arrivent et la culture est différente. Ils remplacent peu à peu les familles maghrébines qui laissent leurs appartements au profit de maisons un peu plus loin (Châteaufarine). Aujourd’hui, elle regrette un peu ces années qu’elle a passé à s’imprégner de la culture maghrébine, mais elle garde toujours le contact avec des familles de l’époque. Mme Cressier a aussi été la première à signer pour la création de l’association Julienne-Javel dont elle fait encore partie. Rappel : l’association Julienne-Javel a pour mission d’aider les habitants de Planoise à refaire leurs appartements, c’est une entre-aide solidaire entre Planoisiens. Mme Cressier souhaiterait qu’il y ait un endroit réservé aux jeunes du quartier pour qu’ils puissent se retrouver le soir. Madame Cressier regrette le centre Ile de France et ses magasins (fleuriste, quincaillerie).


Citations :

  1. « Chez nous la porte était toujours ouverte »
  2. « Ont vivait les uns chez les autres »
  3. « Je marche pieds nus comme au bled !!! »
  4. « Je ne suis pas d’accord avec la déconstruction d’IDF, car pour moi, IDF c’est Planoise »